Nous quittons notre refuge du marais de Saint Omer sans la moindre idée de l’idée où nous ranger le soir. C'est notre luxe à tous les deux, improviser l'étape du soir comme nous portent nos pneus, quand ça nous chante. Je remarque aussi que nous sommes incapables de séjourner à un endroit, aussi agréable qu'il soit. Une nuit, deux au maximum et nous éprouvons tous les deux le besoin de décamper... Ailleurs, une autre forme de vie. C'est chouette. Car pas loin d'ici, on se la coule douce à marée basse.
A Esquelbecq, nos amis éphémères nous ont conseillé un p’tit détour par l’Audomarois, (qualification de ce qui existe autour de Saint Omer, dont ses habitants). Nous sommes tous les deux saturés du monde urbanisé, alors nous évitons Saint Omer. Faut pas dévorer tous les plaisirs du premier coup.
Retour en pays flamand. Nous reprenons l’autoroute dès notre entrée en territoire Belge. Les prairies changent d’allure. Les alignements d’éoliennes ont disparu, les fermes sont moins opulentes, les troupeaux plus modestes, mais la grisaille reste fidèle.
- Dis Laurent, pourquoi y’a des boîtes aux lettres grises sur l’autoroute ?
- C’est pas des boîtes aux lettres, c’est des radars !
Après une nuit de navigation notre premier port d'escale est celui de Savona, en Ligurie, qui est voisine de la Côte d'Azur. Un grand nombre de paquebots de croisière s'y retrouvent. A quelques pas du port, on accède à la ville, très provinciale. Coincées entre des murs quelque peu lézardés, se cachent des architectures inattendues. Malgér une belle cathédrale gothique, aux travées richement colorées, ce n'est pas une ville touristique. Pensez ! Y'a quasiment pas de plage ici...