Baléares
Soumis par janoub le jeu, 01/09/2011 - 11:39
28 octobre 2001. Presque 13 heures.
Nous voilà de plein pied sur le pont de notre "Lune de Miel". Sa coque en alu toute blanche scintille sous le soleil. La capote levée comme une casquette neuve sur la descente du carré donne à notre Brise de Mer 40, un air très pimpant. Et moi, je me ressaisis enfin.
Les dernières semaines qui ont précédé ce départ ont défilé comme dans un film accéléré. Je n'ai pas souvent eu l'occasion de réaliser ce qui arrivait. C'est pendant ce temps là que nous avons eu le plus de conflits Laurent et moi.. Nous étions affreusement bousculés et chacun avait tendance à rendre l'autre responsable de ce qui n'allait pas. Et y'a en a eu des trucs qui n'allaient pas :
- les anneaux pour le bimini, où t'as rangé les anneaux ?
- Les colliers des tuyaux d'arrivée d'eau, où sont-ils cachés ?
- Les colliers de sorties d'eau ....
- Pourquoi la radio déca elle reste muette ? Qui a tripoté les réglages ?
- Où est la liste d'avitaillement ?
- On part dans deux jours, qui c'est qui fera les courses d'avitaillement ?
- C'est toi qui devait acheter les packs d'eau - Non, c'est toi ...
- Où t'as foutu mon tournevis cruciforme ?
- Pourquoi t'as enlevé la pince à ongles de la trousse de toilette ?
- Mais t'es fou, emmène pas autant à boire.
- Mais t'es folle emmène pas autant à manger...
Laurent rabâchait que nous ne serions jamais prêts et ça me mettait en rage. Il égarait tout ce qui passait dans ses mains. Je lui faisais la tête pour ne pas affronter sa mauvaise humeur. Je me suis souvent demandé comment ça allait se passer la vie en mer, seuls tous les deux à bord, sans échappatoire possible. J'étais écartelée par des sentiments contradictoires, impatience, fébrilité, vive l'aventure, angoisse et précipitation, mais qu'est-ce qui nous arrive, dans quoi on s'embarque ? C'était du très mal vécu ce pré-départ, pour nous deux. Pourtant on faisait semblant de rien, vis à vis de ceux qu'on croisait à bord ou sur les quais ou à la maison. Un défilé incroyable d'amis, de proches, de curieux a envahi le cockpit ou le carré. Nous étions partagés entre le plaisir d'une ultime rencontre et la bousculade de nos préparatifs.
La veille du départ, il y avait encore un foutoir incroyable à bord. Nos visiteurs jetaient des yeux perplexes sur les outils éparpillés par terre, le linge posé en vrac sur les coussins, les sacs d'avitaillement empilés sous la table et dans les coursives. Et la vaisselle sale dans l'évier que je n'avais pas le temps de laver entre deux visites...
- Pas trop stressée ?
- Non penses-tu, y a pas de raison.
- Vous serez prêts ?
- Bien sûr...
Nous n'étions pas prêts, pas du tout prêts, ni psychologiquement, ni techniquement, ni marinement... Le dessalinisateur venait d'être installé et n'avait pas été testé. (Pourvu qu'il n'y ait pas trop de fuites au niveau des raccords d'eau....) Quant au voilier, mis à part quelques tours pour tester le moteur tout neuf et quelques virements de bord sur l'Etang de Berre, on ne connaissait pas grand chose de son fonctionnement.. Nous n'avions aucune idée des surprises qu'il nous réserverait. Nous ne savions rien de son comportement en mer. Et pourtant nous sommes partis, tels que nous étions, nerveux, fatigués, inquiets et enthousiastes pourtant.
Nous avons réussi à quitter Martigues au moment prévu, le 28 octobre 2001.
Ils sont venus. Ils ont tous été là nos amis.
Ceux en attente de départ, et ceux qui ont partagé de près ou de loin notre rêve. Chacun à sa manière nous a laissé une marque de solidarité. Signe d'intérêt qui nous a quelquefois déconcertés et toujours réjouis, sincèrement et profondément réjouis. Les marques de sympathie et d'encouragement sont venues souvent d'hommes ou de femmes auxquels on ne pensait vraiment pas. Quelques bonnes bouteilles soigneusement emballées, des médicaments d'urgence, de l'eau minérale, des fleurs (?), des cartons de céréales,
des défenses neuves pour notre belle coque, un couteau suisse, quelques invitations resto avant de subir le dure régime de traversée.... toutes choses qui nous manqueraient forcément si un ami prévoyant n'y avait pas pensé pour nous...
Quel somptueux moment celui où nous avons enfin passé le pont de Caronte.... Ce pont mythique qui ferme l'étang de Berre et s'ouvre sur la mer, s'ouvre sur l'infini voyage.
Pendant qu'émus nous remontions le canal pour accéder au bassin de Fos, la radio nous a transmis les messages de sympathie des régatiers que nous avons abandonnés dans la pétole. Des minutes d'intense émotion. Des minutes terribles qui me font encore vibrer l'âme. Salut Martigues, à la prochaine ! Plus jamais ton pont ne me laissera indifférente.
Nos deux fils, Olivier et José, fiers et réjouis, ont été les équipiers de ce merveilleux départ.
Partir aux Baléares avec cet équipage intime, ça me donnait l'impression de partir en vacances en famille. Mes sentiments étaient très embrouillés. Par moment , je prenais la main de Laurent, il me serrait très fort.
- Non tu ne rêves pas, on va faire un somptueux voyage !
La pleine lune nous promettait une traversée romantique, mais les vingts heures de moteur ont fini par manquer de charme. Navigation de routine dirons-nous, c'est ainsi qu'on navigue en Méditerranée si le mistral ne s'en mêle pas. Martigues, les Baléares, c'est comme Martigues, la Corse, on s'expatrie un peu mais on reste dans le voisinage. C'est l'assurance d'une navigation plaisante. Et c'est quand même un soulagement d'arriver au mouillage après deux nuits blanches.
Puerto Soller était quasiment désert. Mais le port local essentiellement destinés aux pêcheurs n'était pas acessible. La baie est si belle, si vaste, si accueillante, nous y posons notre ancre avec délectation.
En piste pour le tourisme. Le petit train poussif jusqu'à Palma, quel bonheur trop bref, hélas ! Deux jours de flâneries sympathiques, avant que tombe sur la ville un violent coup de vent. Très vite, le pittoresque a changé de forme. Une nuit infernale avec de violentes rafales et de houle en travers... Les garçons dégringolaient de leur bannette Laurent et moi on s'est levé plusieurs fois, dérangés par les habituelles alertes de décrochages, histoire de passer une nuit blanche. Et de nous mettre en tête une fois de plus, qu'en mer rien n'est jamais acquis.
Pour nos équipiers, des vacances bien tourmentées, un vrai temps de chien, un froid de canard.... Jamais une agence touristique ne leur en proposera de telles.
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Cet intermède agité de quelques jours aux Baléares touche à sa fin. Les enfants nous quittent. Moment douloureux pour moi. Je laisse partir le taxi avec des sanglots plein partout. Lorsque mes enfants disparaissent avec le taxi, j'ai le sentiment d'une perte irrémédiable. Je suis comme une chienne à qui on a volé ses petits. Je marche derrière leurs traces en couinant et en reniflant. Ma déprime est profonde. Puerto Soller devient insupportable. Si mes yeux se portent sur la ligne sympathique du train pour Palma, je les vois marcher le long des rails, ou bien j'aperçois la silhouette de l'un ou de l'autre devant une vitrine, à l'arrêt du petit train ou près d'un feu rouge. Je réalise que je suis seule avec Laurent et qu'il va falloir affronter la navigation dans des mers inconnues avec un voilier parfaitement étranger. Je traverse un affreux moment de doute.
Mais qu'est-ce qui nous a pris de tout larguer comme ça ? Pourquoi se compliquer ainsi la vie alors qu'on est si bien chez soi ? Et si on arrêtait tout ça, pendant que c'est encore possible, avant de couler à quelques milles des côtes. Ma peine se transforme en formidable angoisse. J'ai l'impression que je ne serai jamais capable de me familiariser avec ce monstrueux voilier. Vous vous rendez compte, plus de douze mètres de long. Il y a des tas de cordages parfaitement inconnus pour moi. Il y a un étai largable, je ne sais pas à quoi ça sert, c'est juste des cordages en trop. D'ailleurs, il y a trop d'écoutes sur ce navire. Comment m'en sortirai-je pour repérer chaque cordage. Ce quillard a deux mètres de tirant d'eau. C'est énorme. On ne trouvera jamais de mouillage où noyer notre quille. On va tout le temps se tanker dans les rochers ou sur le sable. D'un coup ce navire ne me promet que d'insurmontables soucis. Une heure de pleurnicheries ne vient pas à bout de mon pessimisme. Laurent ne peut rien pour moi. Sauf me proposer de rentrer à la maison, de n'aller que jusqu'aux Canaries, de passer l'hiver aux Baléares, ou à Ibiza... De réduire nos ambitions de voyage...
Il s'inquiète pour de bon.
- Bon qu'est ce qu'on fait maintenant ?
- Je ne sais pas, est ce que tu te rends compte que peut-être on ne reverra plus jamais les garçons.
- Ah bon et pourquoi ?
- Si on coule, c'est foutu. On a aucune chance. Et moi, je sais à peine. Oh, j'aurais dû les serrer plus fort contre moi. J'ai tellement mal partout.
Laurent me prend dans ses bras. Je sens bien que lui aussi il a de la peine. Il essaie de sourire, mais je n'y crois pas à sa grimace. Il tente de me redonner confiance.
- On les reverra nos lascars, promis, juré. Pendant qu'on n'est pas là, ils vont faire des petits. Ce sera génial en rentrant. Mais d'abord nous allons voyager avec notre beau voilier tous les deux sans autre souci que celui d'aller où on a envie. T'as pas confiance dans ton skipper ?
- Si, bien sûr, c'est dans la mer que je n'ai pas confiance et surtout, c'est de moi que j'ai peur. Tu sais bien que je n'y connais rien à la marine. Surtout pas avec ce monstre.
- Mais la mer, elle est gentille comme tout. On ne la provoquera pas. Si elle s'agite trop on se mettra à l'abri. Si tu trouves ça trop difficile, on peut rentrer. Rien, ni personne ne nous impose de partir. Tu veux qu'on rentre à la maison ?
- Oui, oui oui, bien sûr que je veux rentrer chez nous.
La petite maison de Velaux cachée derrière son pin me paraît si lointaine. Et il y a un vrai problème. Elle n'est pas disponible. On y a mis des locataires pour enrichir la caisse de bord. Alors Laurent comment on fait ?
Détail, détail, tout cela n'est que détail, pour lui.
- Trésor, oublie les locataires. Ce qu'il faut décider, c'est ce qu'on va faire maintenant tout de suite, tous les deux ensemble.
Je me libère de l'étreinte de Laurent, ses bras protecteurs. Il faut que je réponde à cette question pénible, il faut que je me concentre. Je doit lui donner à ce moment là, une réponse définitive.
Je lui tourne le dos. J'écrase de grosses larmes qui me brouillent la vue et me font renifler comme une malpropre. Bien entendu, je n'ai pas de mouchoir. Je m'éloigne des quais. Les rares touristes se sont réfugiés dans les bars. La pluie d'hier luit sur les trottoirs humides. Le soleil hésite à sortir des nuages. Je suis étrangère à ce site. Je suis étrangère aux événements. Que faire ? Peut-on raisonnablement envisager de passer l'hiver ici ? Que ferons nous isolés dans cette île. Lutter contre les coups de vent pendant toute la saison, tu parles d'un programme. Peut-être qu'on peut faire un peu de route quand même. Peut-être que je peux tenter de me réconcilier avec cette idée de voyage. Peut-être qu'il faut quitter d'urgence cet endroit malsain pour moi. Il faut qu'on se tire d'ici, le plus vite possible. Il y a peut-être une étape sympa, pas trop loin, comme quand on va de Martigues au Frioul, ou de Marseille à Porquerolles. C'est à notre portée ça. Ibiza, par exemple. Ce serait une manière de prendre du recul, de me réconcilier avec la réalité de ce départ qui a des allures trop définitives par moment. Après on verra dans quelles dispositions nous sommes l'un et l'autre.
Où est Laurent ?
Il interroge la mer, il m'attend. Il est inquiet.
Il a le visage fermé d'un homme en deuil. Je viens le rejoindre sur la plate forme arrière.
Il est surpris que je lui propose Ibiza. Il a des doutes sur le sérieux de ma proposition.
- T'es vraiment d'accord, tu as envie d'aller à Ibiza ?
- Oui, tout de suite. Ce n'est pas loin Ibiza. Après on verra. D'accord ? Si ça nous plaît on peut même y passer l'hiver. Qu'en dis-tu ?
- Oui, je suis d'accord, après Ibiza, on avisera.
Nous regagnons notre "Lune de Miel" qui danse mollement au bout de son amarre. L'idée de partir me stimule. Maintenant que nous sommes opérationnels, je me sens moins oppressée. Quitter le mouillage, c'est vite fait. Nous avons juste pris le temps de nous présenter à la station gaz-oil de Puerto Soller, bien entendu fermée du samedi au lundi.... Donc cap sur Ibiza très tôt en début d'après midi. On verra là-bas pour le gaz-oil. Nous sommes tous les deux silencieux. Un silence lourd, triste. La mer est très agitée. La houle est pénible mais le vent nous pousse par l'arrière. Tout l'après-midi, je scrute la mer en évitant de penser aux garçons. Peu à peu, mon optimisme revient.
J'imagine leur retour blagueur. Je me réjouis qu'ils soient ensemble. Il se passe des choses compliquées dans mon coeur. Allez du nerf, c'est pas la fin du monde. Et les garçons s'amusent comme des fous pendant ce temps là. Leurs vacances ont été tourmentées par la météo, mais ça leur a fait à tous les deux des aventures rigolotes. Ils doivent quand même avoir du mal à comprendre pourquoi on a choisi un mode de vie aussi précaire, aussi peu facile. Si vous croyez que je le sais ? Et pourtant je suis embarquée dans ce navire et pour un certain temps, très probablement.
Laurent profite de la haute mer et de notre allure en vent arrière pour faire le plein d'eau avec le dessalinisateur. Il s'occupe les mains et ça meuble son esprit. L'ambiance est travailleuse à bord. Le ronronnement du dessal et le souffle de la pression dans les tuyaux ; le sifflement de l'alternateur qui charge les batteries. Une petite usine ce navire. La nuit nous envahit bientôt et nous entrons dans le calme typique de Méditerranée. Le moteur se remet à ronronner. On s'organise bien pour la veille. On se relaie environ toutes les trois heures. Laurent est du soir moi, je suis plus volontiers du matin. On avance tranquillement seuls sous la lune et une débauche d'étoiles. La famille, les garçons envahiront ma nuit de veille ; finalement, je ne me sens pas seule du tout sur notre maison qui vogue.
Peu à peu, je m'installe dans ce voyage. La mer est à ma portée, enfin je crois. Le pit-pit, pote d'Olivier est revenu nous voir. Quelle joli moment.
Laurent s'est détendu. Je reconnaît notre manière de communiquer, de se taquiner, d'aimer les mêmes choses. L'harmonie est revenue entre nous. On a peut-être fait le plus dur, chacun pour soi. Il est grand temps qu'on s'appuie de nouveau l'un sur l'autre. Nous venons de comprendre que nous devions faire face ensemble à l'adversité pour réussir cette croisière. Sans que ce soit clairement formulé, nous sommes devenus plus attentifs l'un à l'autre. Ne pas dire, ne pas faire n'importe quoi, n'importe comment sous prétexte qu'on pourrait être l'un pour l'autre comme une vieille chemise sur un indigent.. Depuis si longtemps qu'on se pratique, forcément il y a de douloureuses marques d'usure. Alors nous préservons la vieille toile que nous continuons de tisser ensemble. Nous avons l'un pour l'autre les égards que nous aurions pour une personne invitée à bord. Vous savez, ces égards, spontanés qu'on a vis à vis d'un étranger qui nous intéresse, parce qu'on ne veut pas le choquer d'emblée, pas l'écœurer de nous-mêmes au premier regard. Ces égards qu'on a perdu pour un époux vieux, plus de trente années de vie commune. Pourquoi les perd-t-on ces délicatesses ? Je regarde Laurent qui resplendit sous le soleil, bien sûr qu'il y a en lui quelque chose de neuf, d'apaisé, d'admirable. Je m'imprègne de cette image, de son sourire, jamais, plus jamais l'oublier ce bonheur .
Le jour se lève. Nous sommes en vue de l'île d'Ibiza. Nous décidons de mouiller à San Antonio de Abab, petit port fort accueillant sur la carte. Il est huit heures du matin lorsque je pose l'ancre dans le sable. Le site nous déçoit mais il est d'un calme remarquable. On se situe tout au bout d'une promenade qui mène à un grand jardin... Faisons abstraction des immeubles qui bordent la plage. Ils sont loin du mouillage, en pleine ville, dans un autre monde. On est bien casé entre les bouées des bateaux qui semblent scotchés là pour un moment.
C'est vraisemblablement une ville très estivale qui tourne au ralenti. Les dancings, les foires permanentes, les bars sont fermés pour la plupart. Tant mieux, notre calme sera préservé. Je n'ose pas imaginer la fureur, le bruit de cette zone en pleine période touristique. Aujourd'hui, les allées sont envahies de groupes de flâneurs d'un dimanche de novembre. On dirait que c'est le paradis du troisième âge espagnol. Les hommes et les femmes que nous croisons sont d'une élégance remarquable.
Je crois que les hommes et surtout les femmes espagnoles attachent beaucoup d'importance à leurs vêtements. Que ce soit aux Baléares ou sur la côte, j'ai rarement croisé une femme négligée quel que soit son âge. En France, dans certaines petites villes de province ou au coeur de Paris dans ces quartiers qui ont eux-mêmes des allures de province, il n'est pas rare de croiser une femme en pantoufles, ou robe de chambre et clope au bec, qui franchit la porte d'un bar ou de la boulangerie d'à côté... ou qui papote sur le pas de sa porte avec sa voisine en bigoudis. J'imagine que ce spectacle serait inconcevable au pays d'Espagne.
Mais nous avons un problème à régler. Alex, ma petite belle fille m'a offert une magnifique plante au moment du départ. Touchante attention, mais la plante n'a pas supporté le rythme infernale de la houle. Elle a piteuse mine ; nous décidons héroïquement Laurent et moi de la confier à sa bonne étoile. C'est un choix qui nous attriste, c'est un arrachement de plus. Nous la déposons vers sept heures du soir sur un banc de la promenade. Le plus discrètement possible. Il ne faudrait pas qu'un badaud nous prenne pour des terroristes. Il y a deux mois, les tours de Manahattan explosaient et le traumatisme est encore profond dans les populations. Mais ici, les gens sont confiants et la foule continue de flâner en tenue de soirée. "Prenez soin de moi, je vous porterai bonheur..." crie la jolie fleur depuis son banc à tous ces bels gens qui passent. Nous on s'éloigne...
Revenons une demie heure plus tard. La surprise est excellente. Quel soulagement ! La plante n'est plus assise sur son banc. Elle a été adoptée. Forcément, il y a toujours quelqu'un qui a besoin de bonheur.
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