Dakar - Popenguine

 

 

15 décembre 2009 - Dakar
 Nous avons réussi notre arrivée à Dakar et dans de bonnes conditions, voire excellentes, malgré mon état de santé plutôt déficient. Toux persistante, épuisante, état fébrile. Une radio d'urgence 24h avant notre départ met en évidence une pneumopathie. C'était bien le moment. J'ai donc embarqué mes bagages avec les piqures, les seringues, la poudre blanche. Tout est passé comme une lettre à la poste en douane. Malgré mon extrême fatigue, je me sens vraiment euphorique. Et puis, je prends ainsi spontanément le rythme lent qui s'impose sous le ciel, tout en  couleur locale, ça me va.
Allez une image saisissante de mon arrivée. Nous débarquons un peu sonnés de quelques heures de vol et d'une plombe d'attente à la bagagerie... D'un coup, nous voilà seuls au monde noyés dans une foultitude de couleurs et de mouvements...  Vite de l'air ! Ouf.

taxis jaunesUne horde de taxis jaunes et noirs s'impatiente le long du trottoir. On se dégage de la cohue qu'on laisse à babord, coup d'oeil à l'arrière, c'est tout bon. Laurent suit en tractant sa charrette...
Une immense place cadrée de barricades basses. Au milieu trois gros fourgons sanitaires isolés et incongrus. Et tout autour des centaines de familles agglutinées qui piétinent, s'interpellent en scrutant les portes de sortie de l'aéroport. Comment peut-on rassembler autant de personnes en attende de leurs immigrés ? Je passe en mode totale réception. Une grosse bouffée d'air estival. J'aime bien ce sentiment de plus savoir où je suis.  Il faisait 25° à l'arrivée vers 10h du soir.


Hier découverte à pieds de Dakar... en même temps, monter dans un de ces magnifiques bus, ça nous démange.bus

On va, on zone, on s'imprègne. Si ce pays n'est pas neuf, il est parfaitement nouveau et ce pays nous plaît.

 

Popenguine, 19 décembre 2009
 C'est avec enthousiasme que nous quittons dimanche après-midi la bousculade de Dakar. Déambuler à travers la ville relève du défi et notre position de toubab (porte monnaie sur deux jambes) n'est guère confortable. salut

 

 

 

 

"On est vraiment casse-couille Madame, mais on n'est pas méchant !" nous a déclaré un sympathique Dakarois.

Popenguine est un village formidable et la maison que nous louons est exactement ce qu'il nous fallait malgré son total dénuement. 
Nous ne sommes pas surpris que la radio ne fonctionne pas, que les canisses sur la terrasse soient en ruine, que le portillon soit démantibulé, les volets déglingués par l'hivernage, que les dalles d'accès à la maison branlent allègrement, que les ampoules pètent quand on appuie sur l'interrupteur. Le pince fesse ici se joue dans les toilettes. Ainsi en va-t-il de la vie africaine ! Les coupures d'électricité sont quotidiennes et de préférence entre 19h et 23h. Dîner aux chandelles chaque soir, j'en connais de plus malheureux. C'est en général au moment délicat où tu retournes ton poisson dans l'huile chaude ou que tu veux te savonner sous la douche que la lumière s'éteint. J'adore !
maisonLe moment béni est celui du petit déjeuner. Le soleil est encore dans les nuages et la température est très douce (25°) avec en prime l'air frais de la mer. Vue imprenable sur les pirogues qui partent en pêche. Ici le poisson est l'aliment de base et on en mange tous les jours. 

Par l'arrière de la maison nous passons notre portillon un bel escalier privatif nous descend directement sur la plage.

cap naze De gros rochers cassent les vagues et lorsque la marée monte l'écume lèche les marches des escaliers. Nous sommes bercés en permanence par la rumeur sourde de la mer. Il m'arrive encore de me réveiller la nuit fort surprise que le lit ne bouge pas car je ne sais plus quelquefois si je suis en mer ou à terre. C'est un total apaisement et les nuits sont magnifiques.
Nous avons fait plusieurs visites au campement de Keur Kupan. Lundi matin nous allons revoir Oulimata pour envisager l'avenir. Ici les choses se mettent en place doucement et les décisions se prennent avec un flou très artistique. Entrer en action est une autre affaire. Ce n'est pas encore à l'ordre du jour.
Nous avons visité la réserve naturelle, en soirée au moment du coucher du soleil, petit coin de paradis à Popenguine.

Des nuées d'oiseaux noirs et bleus, jaunes et verts, rouges et verts, des gros becs noirs, des larges becs rouges, des plumages argentés. Ils peuvent être comme nos hérons ou échasses, mais ils sont aussi très exotiques avec des noms de rêve, roullier d'abyssinie, Kaloa bec rouge, merle bleu, merle argenté... et un dont j'ai oublié le nom qui fait semblant d'être un cygne.

koalaMerle d'Abyssinie et Koala bec rouge

Nous rencontrons tout plein de monde et je prendrai le temps de vous en parler, un peu plus tard car c'est un enrichissement qu'il faut réfléchir et qui me remet en question.
Hier soir, une belle entrée d'air maritime a porté des nuées de papillons blancs sur la terrasse. Il en arrivait de partout par gros paquets. C'est bientôt Noël et à Popenguine il neige des papillons. 
 
 
 

 


       

 

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