MORBIHAN EN CAMPING CAR-2016
Hé oui, nous revoilà avec d'autres sensations, avec d'autres rêves, avec d'autres destinations. Option KORUS, vive l'aventure, version retraités.
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Parlons un peu de la vie à bord du Korus. Nous y sommes chez nous, et je me guéris progressivement de l'absence de Lune de Miel. Il m'arrive encore de confuser, le monde maritime et le monde terrestre. C'est toujours pour moi le même bonheur de "rentrer à bord". J'ai évoqué l'exiguité de l'espace de vie, (qu'on appelle cellule, c'est pas un hasard) moi j'aime mieux parler de carré, et tant pis si le terme est impropre. La soute (coffre arrière qui est immense) ne remplace pas la cambuse, mais l'espace est parfaitement exploitable. Y'a quand même un hic
- Dis Laurent, on pourrait pas déloger cette horrible télé ?
- En voilà une idée, elle est super cette télé.
- Elle est moche. Elle est mal placée juste au dessus des sièges passagers, je ne veux la veux pas. A qui on pourrait la donner ?
- Mais je la veux moi.
- Pfuitt, exagère pas, tu regardes jamais la télé à la maison
- Oui mais là, c'est pas pareil, c'est les vacances !
Ça alors, c'est pas l'argument que j'attendais. Imparable. Je décide de pas me disputer avec lui pour si peu de chose. On avisera en route.
Dès les premiers tours de roue, je constate que cette télé, sur un bras articulé (elle pivote dans le passage, ce qui permet de la regarder depuis le lit... ) justement pivote allégrement dans les virages. Je ne ferai pas exprès mais j'oublierai systématiquement de la caler... Si elle pouvait se péter l'articulation celle-là ! Hélas, Laurent, il y tient à sa télé, il veille au grain. Aurait-il peur de s'ennuyer ?
Dès les premiers mouillages, pardon, dès les premiers (les premiers quoi ? campements ? campages ? campingares ? aidez-moi à trouver le mot qui me manque ?) nous découvrons (l'un dépité, l'autre enchantée) que la minuscule antenne télé (champignon) ne capte que des images partielles ou nulles et du son qui bafouille... Y'a pas trop de péril finalement.
Je la trouve toujours aussi moche et j'espère secrètement m'en débarrasser. Mais la partie est dure à jouer contre Laurent ! Pourvu qu'il ne lui vienne pas à l'idée de construire une antenne de son invention. Vous imaginez un si beau Korus, équipé d'un remake Topfkreis, version télé... J'en frémis d'avance.
Dès les premiers virages, on se fait peur... Un claquement violent, un choc sourd, un grincement inattendu. Pourtant y gîte pas ce bateau là. C'est juste une porte de placard qu'on n'a pas verrouillée, le coulissant des toilettes qui s'offre des allers-retours sur son rail, le liquide vaisselle qui dégringole de l'évier, quand ce n'est pas la poubelle qui vomit par terre. Hé oui, les procédures de départ se ressemblent toutes et cela m'enchante. C'est l'aspect sympa des départs, un petit air de Lune de Miel, un p'tit air de folie.
J'y retrouve les gestes de sécurité du matériel et des équipements. Rien qui traîne sur les surfaces plates, rien sur le gaz, fermeture de toutes les issues, bloquage des tiroirs et des portes, (c'est là que j'ai pas tout en tête) mise à l'abri de tout objet susceptible de voltiger à tort et à travers, bascule des sources d'énergie... etc... le contrôle des niveaux d'eau (propre, grise (eau de vaisselle, de douches et lavabo) et noire (wc chimique) n'est pas nouveau. Notre autonomie en usage contrôlé est de 4 à 5 jours pour nous deux. Ce qui est très confortable. Mais je ne sais pas pourquoi, si j'ai l'oeil acéré sur les hublots et ouvertures extérieures (il parait que ces lucarnes s'appellent des baies, non mais, quelle prétention) les portes sont douées de vie personnelle.
Pour les parkings, alors là c'est d'une simplicité confondante. D'abord jusqu'au 14 juillet peu ou pas de monde. Il faut dire que nous priviliégions les lieux hors des routes majeures et nous n'hésitons pas à nous enfoncer dans des "pistes" dont le Gps ne garantit pas l'accès. Nous n'avons pratiquement séjourné qu'en camping sauvage ou semi-sauvage. C'est à dire à l'orée d'une forêt, au bord d'une rivière ou d'un pré. Mais nous avons aussi trouvé des "aires" en pleine campagne avec quelquefois des sanitaires très entretenus par les communes (La Salvetat, lac de Ravières (34)- Sauveterre de Rouergue (12) - Lapanouse, bord de rivière (12) - Cancale, Maulévrier (49) et son magnifique parc oriental à ne pas rater. Des aires au milieu des prés, à l'entrée de villages vraiment accueillants (Ayen (19) Erquy face à la mer, aire de l'ile aux moines, et dans le golfe du morbihan de multiples endroits... Un paradis pour les campeurs. Notre premier épisode estival, cap vers l'ouest, sortie du Langedoc. Le parcours est un enchantement. J'ai souvenir de campagnes verdoyantes, d'immenses champs de céréales et de vignobles qui ondulent sous le soleil. Des forêts apaisantes... des prairies en pentes douces tachées de vaches rousses. Au loin les montagnes cévenoles qui se couchent paraisseusement en marge de l'horizon. De jolies fermes sans prétention. Le Lot, la Dordogne et ce pays magique et enchanteur, les Causses du Quercy.
LAC DE LA RAVIERE- LA SALVETAT |
(Plouguenast)
Sûr et certain nous y retournerons |
La Touraine familière s'annonce avec ses immenses champs de maïs et de tournesols. C'est la saison du salut profond et quotidien de la nature au soleil. Les champs de tournesols sont formidables à toute heure du jour. Ici les clochers qui ont jalonné notre route sont remplacés par les chateaux d'eau qui veillent sur la compange tourangelle. Les balles de céréales sont prêtes pour l'embarquement. |
Nous ferons une pause nostalgique au château de Chenonceau dont l'histoire compliquée du trio Henri II, Diane de Poitiers et Catherine de Médicis m'émeut toujours. |
Puis viendra le moment de la Morelière à Saint Laurent du Lin. Retrouvailles avec nos amis Danièle et Dominique. Relations qui nous fondent dessus avec toujours la même intensité. Plongée dans ce monde dédié à la botanique après une soirée détendue avec nos amis Pascal et Nathalie à Veigné.
Que c'est bon de vieillir au coeur de l'amitié.
KORUS A LA MORELIERE | SOIREE JOUISSIVE | LA MORELIERE VEILLE SUR KORUS |
A Saint Roch, nous avons particulièrement aimé, le portail des "z'animaux musiciens" créé par Michel Audiard, (non pas celui ci, un autre, sculpteur tourangeau d'aujourdh'ui). Petit coucou enthousiaste à Claire et Jean Claude.
Clin d'oeil malicieux à tous les fêlés de la musique. Un enchantement !
Le coeur chargé d'émotions nous reprenons la route vers l'Ouest, cap sur la Bretagne. Une redécouverte pour nous deux qui n'avions plus respiré cet air vif et frais depuis plus de vingt ans... Nous aimons la Bretagne, son territoire varié et champêtre, ces immenses vergers, sa mer écumante et fraîche et ses ports qui se cachent souvent sous leurs rideaux de brume. Le Mont Saint Michel à la fois fort différent (sécurité due aux visiteurs oblige) et merveilleusement fidèle à son imposante silhouette de gardien de la mer. Quel endroit extraordinaire. Que tant d'hommes s'y retrouvent et partagent l'émerveillement. C'est ça qui me bouleverse.
Nous folâtrerons sur cette côte nord d'est en ouest, à la redécouverte de villages plus chouettes les uns que les autres. Pause nostalgie à Erquy et séjour prolongé dans l'incroyable golfe du Morbihan et ses milles iles. Que d'enchantement, d'heureux rappels du temps que nous étions navigateurs.
Laurent tout fou, Laurent tout flou à Cancale Dinan ville haute Bord de la Rance en vélo
Voyager et découvrir à bord d'un Korus, aussi modeste qu'il soit, c'est dans la liberté que va se nicher le luxe,
Pointe du Bay (Korus est caché sur la crête) un mouillage idéal dans le golfe du Morbihan le port le plus fantastique, Saint Malo
- Dis Laurent, t'as pas envie de naviguer, de sentir la mer bouger sous ton sol ?
- Non pas vraiment ?
- Même quand tu vois ces voiliers tranquilles, ces mouillages sages ?
- Non parce que ce soir. Je m'endormirai sans guetter le sifflement du vent dans le mat, sans entendre le grincement de la chaîne de mouillage, sans me sentir secoué et balloté par de la houle intempestive.... sans avoir besoin de me cramponner aux draps pour pas tomber. Et je me réveillerai avec le chant des oiseaux.Et je prendrai le temps de boire un bon café qui se renversera pas sur mes tongs. L'esprit tranquille et sans un seul bleu...
- Pas même à l'âme...
- ..............
- Lune de Miel est si loin
- nous profiterons d'une autre lune noyée d'étoiles. pour écouter la mer, pour écouter la brise... il fera frais et nous serons à l'abri...
... Et nous sommes libres de partir ou de rester, aussi longtemps que ça nous chante...
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Il a raison Laurent, complètement raison. C'est une autre histoire que nous vivons, d'une autre manière. C'est ça qu'y est bon dans la vie dirait Jo.
Sous la lune à la Salvetat |
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