4 juin 2021
Top départ, casi en temps et en heures... Pas de souci d'alarme, pas de serrure qui coince. Quant aux dérapages incontrôlés sur carrelage mouillé... J'ai résolu ce dernier risque. Pour la première fois de ma vie, je me suis contentée de passer l'aspirateur avant le départ. Et hop là, que la crasse reste où elle est, je ne veux pas le savoir... Je m'en fiche d'autant plus que je ne serai pas là pour la voir... Le retour sera un autre monde. En attendant, que vivent les vacances !
En tirant des bords, notre cap vers le nord-Est, passe par les Cévennes. Un court et agréable détour le temps d'embarquer ma soeur Annette à bord du petit camion. Annette est une passagère remarquable, discrète, détendue, et pas compliquée pour deux sous. Notre séjour dans les Vosges s'annonce fort bien
Nous y retrouverons notre grande soeur Thérèse, et ce sera un séjour d'une petite semaine intense de contacts familiaux, mais aussi quelques retrouvailles. Bien du bonheur avec mes amis d'enfance. Laurent prisonnier des trois soeurs s'accomode avec sa décontraction légendaire à nos improvisations, à nos discussions, à nos échanges quelque peu hermétiques. Tout ça avec le sourire...
Si vous ne connaissez pas les Vosges, faut que j'vous dise. C'est un petit pays extraordinaire.
Les prairies couvertes de fleurs, les immenses forêts d'épicéas aux branches étalées, aux troncs parfaitement droits, les champs de blés encore verts. Les fermes au milieu des prairies... et les vaches. c'est une nature paysanne profonde et généreuse. Tel est le pays, tels sont les Vosgiens. C'est le seul endroit au monde où lorsque vous êtes invité, vous repartez avec un p'tit kek chose, à vous seul destiné. Pratique qui se conçoit entre intimes pour chacun de nous, mais dans le doux pays des Vosges, quel que soit votre niveau de relation, quand bien même vous ne seriez que de passage, vous ne pouvez pas repartir les mains vides.
Je suis aujourd'hui émerveillée de penser aux petits trésors déposés dans la soute du petit camion. Josiane, que je connais trop peu, m'a touchée plein coeur, en m'offrant sur le seuil de notre départ une chouette peinture réalisée à partir d'une photo coucounet, image de mer, de voilier, de traversée... Ce beau tableau va rejoindre à Velaux celui de Richarde; oh qu'ils vont bien s'entendre ces deux là. Rien que d'y penser, j'en pleure encore d'émotion. Lune de Miel ne quittera jamais mon coeur, et mes amies y veillent.
10 juin 2021
Notre première étape en Alsace sera à Fellering. Nous y retrouverons la chaleur et la joie de vivre de Fabienne, la douce ambiance de sa maison. Le parc de Wesserling, c'est toujours le même enchantement. Un univers paysager fort ludique toujours fortement imprégné de cette époque laborieuse des ateliers textile qui ont fait la gloire et la richesse de la vallée. Nous y découvirons aussi l'étonnant jardin de Paulette, un amour de jardin d'un amour de jardinière. Y'a des personnes comme ça, aussi rares que discrètes qui s'enchantent de créer du magnifique avec la nature, les arbres, les herbes et les fleurs. Un incroyable espace dont il est difficile de s'extraire. Départ de Fellering, la soute du petit camion va s'enrichir d'un p'tit kek chose...
Nous avalerons goulument la route des crêtes pour une pause isolée, (carré d'herbe, protection des arbres) à quelques pas du Grand Ballon. Mes escarpins de marche (ça tient à la fois de la chaussure orthopédique et du chausson de danse-pointes souples, talons moelleux) s'adapteront parfaitement aux sentiers de rando caillouteux ou herbacés du club vosgien. Mes articulations arthorosiques vont même pas se rendre compte à quel point je les sollicite. Une pause dominante, vue imprenable sur les sommets.
- Dis Laurent, la crête toute blanche, au dessus des nuages, c'est les Alpes ?
- Oui, Madame, répond, un marcheur qui prend à peine le temps de ralentir propulsé par ses batons de marche.
C'est le pays des merveilles.
La route des crêtes nous rappelle l'urbanisation lointaine, des escadrons de motos grimpent. On perçoit à peine leurs rugissements, couverts par le grelots des troupeaux. Le gazon d'altitude s'éclaire du jaune tendre des pensées sauvages.
Nous descendons vers l'Alsace par le Markstein, mais ce col ne nous convient pas. Trop organisé pour les skieurs, trop articificiel. Bitume et macadam, squelettes de remontées skis...
Notre délice sera sur une portion de la route des crêtes presque déserte hors quelques vélos courageux ou un peu fous.
Nous ferons une halte de deux nuits au lac de Longemer. Version camping ce coup-là. Presque personne, de grands espaces dans l'herbe, des sanitaires irréprochables et un tarif vraiment économique. Y'a pas de doute, dans les Vosges, on sait vivre. C'est sûr, tourner autour d'un lac, c'est moins épuisant que de crapahuter dans les Hautes Vosges, c'est un autre charme, idéal pour le vélo.
Nous pousserons vers le nord de l'Alsace, par la vallée de la Bruche jusqu'à Stutzheim.
Encore une belle histoire d'amitié. La pause café chez Patrick et Arlette. Quel plaisir de passer ce moment inattendu avec eux, puis les retrouvailles avec Danièle et Lucien. Un accueil cinq étoiles, pour des relations détendues, une véritable ambiance de vacances. L'occasion aussi de découvrir un village discret de l'Alsace qui mérite le détour. Dans le petit camion nous reparlerons de ce court séjour à Stutzheim avec émotion Laurent et moi. Nous évoquerons la passion de Lucien pour les avions, leur incroyable disponibilité pour leurs petits. Leur gentillesse et leur courtoisie nous inspirent une profonde admiration.
Retour vers le sud, cap vers le vignoble alsacien par la route du vin. Quel incroyable et magnifique pays. Cependant, nous avons fait une courte pause à Riquewihr, qui n'est vraiment plus le sympathique village que nous avons connu dans les années 1970. Rien que le parking pour le petit camion, 8,00 euros pour 3 heures, parcmètre obligé. Quant au village, boutiques touristiques et restaurants plus ou moins prestigieux aussi colorés qu'artificiels. Nous avons été fort déconcertés et très déçus. Arrêtez vous plutôt à l'un ou l'autre de ces charmants villages qui jalonneront votre route à quelques tours de roues. Souvenez-vous de Kaysesberg. Patrie d'Albert Schweizer, ça se rate pas ça. Il y a là un sympathique camping, peu coûteux et la ville est un authentique petit bourg, accueillant, fleuri, aussi reposant qu'alsacien dans l'âme. J'ai adoré retrouver cette belle ambiance toute proche de celle que j'ai connue ado quand je faisais les vendanges dans les côteaux qui dominent la ville; Pour rappel à Thérèse, c'est la famille de Geneviève Bohn qui m'invitait à ces moments inoubliables de récoltes et de dégustation " vins nouveaux"
La transition entre Alsace et Touraine, se fera en douceur par le Jura.
Dôle, la capitale est une ville déconcertante posée entre le Doubs et la Loue.
Les flâneries le long des quais nous mènent obligatoirement à la maison natale de Louis Pasteur.
Mais nous ne manquerons pas la magnifique Collégiale Notre Dame (qui date du XVème) qui domine toute la ville. Quel beau pays, et que de bonnes gens. Une pause sensationnelle.
Voici venir les avenantes morvandaises. Imposantes, insouciantes, couleur caramel clair, elles paturent dans d'immenses prés. Les jeunes mères couchées sur le flanc ;
des jeunes veaux qui gambadent ; belles images de maternité apaisée.
Le petit camion se trouve lui aussi des envies de paturages, nous lui offrirons donc cette pause champêtre.
D'un village à l'autre des rubans de route complètement déserts. Prétextes à de jolis tours vélos d'une forêt à une prairie, d'une prairie à une forêt, en pentes douces.
Parfums de fougères humides, de fruits rouges et de sous-bois. C'est le lait qui doit sentir bon.
Balzac a beaucoup écrit sur le jardin de la France. Il clame la douceur du climat et l'art de vivre des Tourangeaux. Il se moque d'eux aussi très gentiment, en reprenant le célèbre dicton , et s'interroge :
" -Tourangeaux veux-tu de la soupe ? -- Oui. -- Apporte ton écuelle ! -- Je n'ai plus faim.
Est-ce la joie du vignoble, est-ce la douceur harmonieuse des plus beaux paysages de la Francce, est-ce la tranquillité d'un pays où jamais ne pénétrèrent les armes de l'étranger qu'est dû le mol abandon de ces faciles et douces moeurs ? À ces questions, nulles réponses. Allez dans cette Turquie de la France, vous y resterez paresseux, oisifs, heureux"
Ainsi va la Touraine...
A Villandry, c'est la force de la nature domestiquée, un peu, beaucoup, passionnément... on ne peut pas louper les jardins de l'amour.
Quatre carrés symboliques :
l'amour tendre (coeurs séparés par des petites flammes,
l'amour passionné (coeurs brisés qui dansent la farandole),
l'amour volage (ailes de papillons en billets doux pour la légèreté des sentiments mais aussi les cornes de l'amour trompé,
l'amour tragique (lames d'épée qui évoquent les duels et fleurs rouges du sang répandu.
Nous y voici donc, Laurent et moi, "paresseux, oisifs et heureux", au milieu de nos amis Tourangeaux.
- Dis Laurent, t'as remarqué que nos amis de Touraine, ils ne changent pas d'un poil...
- Bof, un peu quand même... non ?
- D'accord, quelques rides, quelques affaissements malheureux, quelques poils blancs. Mais ça, ce n'est pas important.
- Ah, bon, alors là, tu me rassures. Mais alors, c'est quoi qui change pas ?
- L'amitié forte, exprimée par la vivacité du regard, le sourire désarmant, et les mains tendues et le partage du temps et de l'espace. Et se retrouver toujours au fil des ans, avec le même enthousiasme. Tout ça quoi, qui fait la force de nos liens avec la Touraine.
La Touraine, c'est aussi une sympathique escale à Chinon, quel bonheur de déambuler encore dans cette ville idéalement aménagée pour le tourisme. Vous vous garez en haut du château et une navette gratuite vous dépose en ville.
Mais Chinon c'est aussi le Domaine de la Dozonnerie, les vallées basses.
Nous y rencontrerons la famille exceptionnelle de Jean François et nathalie DELALAY. Au bord de leur vignoble, ils mettent à notre disposition un bout de pré qui domine la ville de Chinon, espace dédié au camping-car fort bien aménagé. Ce sera une soirée barbecue inespérée. Quelle soirée extraordinaire.
Dans l'après-midi, nous avions goûté le vin de Jean François dans une joyeuse convivialité. Plus tard, il rejoindra le petit camion avec sa compagne, et une bouteille de rouge pour l'apéro... Partager du rire avec des inconnus sympas, ça se fait aussi en Touraine.
Allez rendre visiste à ces vignerons peu ordinaires. Leur vin est excellent et votre cave vous en remerciera.
- Dis Laurent, tu trouves pas qu'on devrait revenir vivre en Touraine ?
- Si, je crois que ça me plairait...
- Wouhaou ! Tu laisserais la petite maison de Velaux ?
- Bof, on peut trouver mieux pour moins cher au bord de l'Indre, du Cher ou de la Loire. Et on aurait plus de place...
- Oui, mais ça sert à rien de voir grand si les enfants et leurs petits sont à des années lumière de chez nous...
- Tu sais, je suis pas sûre que ce soit idéal. Nous avons des souvenirs heureux de Touraine, peut-être que ce serait mieux de pas y toucher.
- Ouhais, ??? ??? ???
Ambiance romantique, ambiance nostalgique, ambiance un peu feutrée à bord du petit camion. Chacun de nous deux rêve dans son quant à soi.... Un peu d'exotisme nous ferait du bien. L'idée de tirer un bord vers le marais poitevin nous séduit tous les deux. Un léger bord vers l'Ouest, cap Magné... Faut pas traîner, le temps devient maussade.
Ce sont les maraîchines aux belles robes fauves qui nous accueillent. Ici elles ne regardent pas passer les trains. Leur monde est aquatique, elles arrivent là, déposées par des barques... vous imaginez le transfert, d'une île à l'autre à travers les méandres des canaux.
L'averse prévue vers 14h, s'est déchaînée à 11h, mais notre enthousiasme reste intact. Et puis nos ponchos tout temps sont épatants. Même l'appareil photo de Laurent s'y lovera. Il est vrai que la faune du marais s'est planquée et se fait fort discrète. Cependant, le marais poitevin pour un tour de deux heures en barque avec batelier pour nous deux, c'est un luxe formidable, surtout sous la pluie. Nous avons adoré.
DÉJÀ DÉBUT JUILLET, CIEL NUAGEO-PLUVIEUX,
Nous quitterons la douceur du Marais Poitevin et de ses divines maraîchines sous la pluie... Mais c'est pas grave on fait route vers le sud. Ça devrait s'améliorer. Le Monsieur Météo du bord y croit, alors moi aussi.
Notre première pause sera très mystique. Le site inattendu et magnifique de Charroux (Vienne) et de son abbaye Saint Sauveur, qui date de 784 donc de Charlemagne dont subsiste la tour érigée en son honneur et reconnaissance.
Brive la Gaillarde nous offrira une pause touristique appréciable.
- Dis Laurent si on campait au bord d'un lac pour changer ?
- T'en vois un sur la carte ?
- Oui pas loin, un petit bord à tirer d'une vingtaine de kilomètres, le lac de Causse. On y va
- On y va...
Un espace sympa au dessus du lac, dans l'herbe. Raisonnablement fréquenté, finalement on s'y trouve bien malgré les averses qui nous tombent dessus. Fin d'après-midi, Monsieur météo a dit que le soleil revenait. Top-là, avec les ponchos dans le sac à dos, sait-on jamais avec la météo. Une belle virée d'un peu moins de 10 km, tout plat. Ça me va super bien. A quelques minutes de notre campement, la pluie se remet à dégringoler. On arrive au pas de course à bord. Mais notre espace de vie n'est pas adapté pour nos ponchos dégoulinants, nos chaussures et chaussettes à essorer... on fait comme on peut. On se déshumidifie, on s'étrille, on se douche... et d'un coup :
- Dis Laurent, ça fait longtemps que t'as cette marque rouge à l'arrière de la cheville.
Il se contorsionne, n'y voit rien. Je récupère le miroir... et l'image le laisse perplexe. Mais pas longtemps, une Miss Tique (oh la vilaine) s'est incrustée sous la peau. Heureusement nous disposons de l'outil hightech de lutte contre ce parasite et j'ai vite fait de l'extraire. La blessure de Laurent est rouge mais pas trop, et puis c'est dimanche. Je désinfecte tout ça à l'alccol et on verra demain.
Demain, au saut du lit, mon premier regard est pour la cheville de Laurent. Quelle horreur. La rougeur est devenue violette et s'est étalée sur tout le mollet, jusqu'au milieu de la jambe. Elle s'enrichit de très jolis dégradés de roses-mauves, mais bon, ça veut dire quoi ? Laurent appelle un médecin local, secrétaire d'accueil :
- lequel est votre médecin traitant ?
- Je suis en vacances, il est à Velaux mon médecin traitant.
- Désolée, personne ne peut vous recevoir. Vous devez aller aux urgences de l'hôpital.
- Les urgences pour une morsure de tique ?
- Oui Monsieur, allez y dès ce matin...
Hop là, on y fonce. Une dure matinée s'annnonce pour Brive la Gaillarde où donc nous retournons. Après une heure trente d'attente, le médecin de garde, un vieux barbichu pas commode, n'a pas pris trois minutes pour regarder la cheville de son patient. Aucun doute, c'est une super réaction avec risque d'infection. Donc 15 jours d'antibiotiques et tout ira bien... au revoir Monsieur.
Pendant cet épisode médical, le soleil est revenu en grand. On peut pas avoir tous les malheurs en même temps, semble-t-il. Changeons d'ambiance.
- Dis Laurent, si on suivait les conseils de ma soeur et qu'on se déroute vers Collonge la Rouge.
- Bof, pour y faire quoi ?
- Du tourisme pardi. Thérèse m'a dit que c'était un village paisible et original, juste ce qu'il nous faut . En plus sous le soleil... Peut-on rêver mieux.
- Si tu veux. Faut juste trouver un endroit pour poser le petit camion;
Et j'ai ce qu'il faut. Un pré mis à notre disposition par des éleveurs de canards à 2 km de Collonge... le rêve. Et nous ne regretterons pas cette étape. le village est à la fois, très original avec ses pierres rouge-sang, son aspect tranquille, un peu touristique mais pas trop. Les deux kilomètres qui nous y mènent à travers la forêt sont joyeux et décontractés. De l'apaisement, ça nous fait vraiment du bien. Nous revoilà en vacances...
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toits | 160.81 Ko |
rue | 135.68 Ko |
chapeaux | 157.02 Ko |
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decouverte de Marcillac le Vallon et de ses maisons de pierre rose. Pâle rappel de Collonges mais un charme réel.
Courte pause à Céré
Puis une pause sportive à Salles la Cascade, parce que la Cascade faut se la grimper et c'est raidasse pour nous. Vous noterez en passant le charmant sourire de Laurent.
le vert en lutte contre le minéral et c'est spectaculaire
Encore une étonnante échappée "CHAOS DE NIMES LE VIEUX". Ces ruines ont été façonnées depuis des millénaires par l'érosion, le vent, l'eau, l'air...On y retrouve au gré de notre fantaisie des marmites géantes, des monstres effrayants et de petits elfes qui courent à travers les éboulis, un peu comme nous, pendant plus d'une heure, quel régal.
Notre dernière étape sera à Florac Trois rivière. Une ville d'eaux comme on les aime. Un camping quasi familial, pour une dernière soirée d'esprit vacances.