COMPOSTELLE, chemin initiatique, mythe ou réalité ?

Mais quand ?

Je veux le vivre, et ainsi me faire ma propre idée.

Je partirai seul avec mon sac à dos et mes bâtons de marche.

Un peu d’histoire :

L’apôtre JACQUES le Majeur est décapité par  HERODE en l’an 40. Ses proches transfèrent sa dépouille en GALICE où il est venu prêcher.

Ses reliques sont retrouvées au IX siècle.

A partir de ce moment, les pèlerins affluent (rois, religieux, gens du peuple). Les foules sont faciles à manipuler.

ST JACQUES de COMPOSTELLE était né.

Le chemin tombe peu à peu dans l’oubli.

Récemment, il est reconnu par l’UNESCO.

Depuis 1980 sa popularité ne cesse d’augmenter. Chacun le faisant pour différentes raisons :

lutter contre le mal de vivre,

exaucer un souhait,

combattre la maladie,

réaliser un exploit sportif,

se dépasser soi-même,

vivre sa foi religieuse,

etc.……..

Je pars donc du PUY EN VELAY

direction le col de RONCEVAUX : 750 Kms

sac à dos de 10 kg,

un guide d’étape et en avant.

Très vite je me mets à la vie du chemin : le côté logistique,

réserver les gites d’étapes, petite lessive, programmer les jours suivants et avancer…

Toujours avancer !

Huit à neuf heures de marche tous les jours : que de temps pour la réflexion,. Tout y passe : la famille, les amis, ceux qui ont des
problèmes, qui souffrent et soi même. Se retourner sur sa vie, trouver une certaine sérénité. Que c’est bon la liberté !

Vivre dans la simplicité. En définitif être soi même. Sans les contraintes imposées par notre société, qui ne nous laissent plus le
choix dans nos réflexions. Il faudrait être et demeurer dans le » politiquement correct »

Et bien NON !.

On peut vivre autrement, penser autrement, retrouver les vraies valeurs. Je retrouve là une pensée philosophique inscrite sur une ardoise signée « L’ALCHIMISTE » accrochée à un arbre ur le chemin :

« vouloir c’est pouvoir » à méditer.

Sur le chemin beaucoup de rencontres. Elles m’ont laissé des traces plus ou moins fortes : YVAN rencontré plusieurs fois. Je sentais qu’il avait une certaine retenue ; à un repas du soir la discussion circule sur le pourquoi de chacun sur le chemin.

- Je suis en rémission d’un cancer du pancréas !

grand moment d’émotion, silence, et c’est lui qui relance la discussion.

- Mais ça va ! L’année prochaine, je fais l’Espagne !

Chapeau YVAN, tu remets les pendules à l’heure.

Je crois que l’esprit du chemin, c’est ça. La fraternité qui se crée. Les confidences de chacun qui nous font réfléchir et peut-être, réviser nos propres convictions sur tous sujets.

Mais le chemin peut-être aussi mercantile. Tout n’est pas blanc. La partie commerciale existe. Certains gîtes la pratiquent. Les voyagistes s’y intéressent de plus en plus.

Selon son budget on peut pratiquement faire le chemin "en chaise à porteur"  avec une grosse coquille sur le sac à dos

COMPOSTELLE !

On peut ainsi rentrer dans la liste que tout "bobo" doit pouvoir inscrire sur son carnet mondain. Là nous sommes loin de l’esprit du chemin et certains commencent à s’en inquiéter.

Les paysages sont

très variés,

Certains

magnifiques,

d’autres moins.

Des kilomètres 

dans les

champs de maïs,

par contre les vieilles pierres sont présentes, églises, chapelles, abbayes, cathédrales, cloîtres, calvaires…

De quoi y perdre son latin !

Tout a été fait au départ pour glorifier le chemin. Le pèlerin devait baigner dans la spiritualité, déjà une forme de manipulation des foules.

Je pense que j’ai trouvé ce que j’étais venu chercher. Pendant 27 jours le chemin m’a beaucoup donné. Ce n’est pas un mythe, laphilosophie du chemin existe. A chacun de le découvrir selon ses aspirations.

CHANT DU PELERIN :

ULTREIA ! ULTREIA ! E SUS ELA !

VA PLUS LOIN ! VA PLUS LOIN !

ET VA PLUS HAUT !

Et j’ajouterai : DEPASSE TOI AU PROPRE COMME AU FIGURÉ.

C’est décidé l’année prochaine je remets mon sac à dos.

RONCEVAUX  via ST JACQUES DE COMPOSTELLE  790 Kms.

Pierre Marcot - juillet 2015