Citadella

Aujourd'hui, pas d'option autocar. Nous avons appris que les parkings extérieurs à la ville sont gratuits, du coup on va en profiter. Un p'tit tour vers Citadella et ses étonnant remparts. Du haut de ce chemin de ronde, (14 mètres de hauteur-les tours de guet atteignent 30 mètres) la ville a l'air d'une maquette. Cette ceinture fait un tour de 1461 mètres. L'épaissseur des murs est en moyenne de 2,10 mètres.

Un bien bel endroit à la fois citadin et champêtre, dont on fait le tour en quelques enjambées. Juste pour contempler.

murs

ville

Et puis retour vers Venise pour arriver à la nuitée, en quelques images.On gare la voiture à la sortie de Dolo, proximité de l'arrêt de bus pour Venise.

vapo

Nettement

plus calme le quai d'embarquement

des navettes fluviales

canal soir
doges soir

le soir sur les marches du palais, le voilà le vrai romantisme vénitien.

 

En attendant que tombe la nuit sur le grand canal

 grd can nuit

Retour sur le coup de 23h, notre ultime périple en autocar se fera dans d'excellentes conditions. On connaît la route comme le fond de notre poche. Au départ y'a un français angoissé qui arrête pas de demander si Dolo c'est loin, combien de temps il faut, quel arrêt. De braves gens se relaient, langages des signes car nous sommes entourés d'Italiens "monoglotte" pour lui expliquer qu'il descend dans 3/4 d'h au premier arrêt. Il est accompagné d'une belle petite femme silencieuse en escarpins très fins, très hauts, et très dorés. Ils font peines les pauvres, si démunis, si paumés.

3/4 d'heure de brinquebalage en bus, banlieue de venise. On ne voit pas se profiler Dolo, nous sommes un peu surpris. Nous avons quelques repères mais là, on est en pleine campagne, il fait noir, noir, noir et le flux des voitures ne nous indique pas grand'chose de ce coin. La ligne est un peu différente, car nous allons à Dolo par Stra, et on se dit qu'on risque de rater notre village. L'anxieux de service se rapproche du conducteur, qui lui confirme que l'entrée de Dolo c'est le prochain arrêt. Quel soupir d'aise il exhale. On est content pour lui.
Pour nous aussi, notre parking est à la sortie, arrêt suivant.

Nous descendons du bus plustôt confiants, même si les rares maisons au bord de la route ne nous inspirent rien de connu. On est en plein champ. Nous sommes tous les deux persuadés que nous avons dépassé Dolo par un autre circuit et que nous sommes à Stra. Faisons demi-tour, tope-là d'accord, on verrra bien.

Il est pas loin de minuit, j'ai froid, j'ai sommeil, et notre lit à la Casa de Colori est divin et bien lointain... J'accélère le pas et je distance largement Laurent. Qui me rappelle à l'ordre et que j'envoie bouler.
- Pourquoi, t'as peur tout seul dans le noir ?
- Non mais j'ai qu'une lampe de poche, reste dans la lumière. Ça roule vite et le bas-côté est dangereux.
Bof, je piétine de l'herbe, et les bolides n'iront pas se fourvoyer si près de la route. Mais Laurent n'est pas content du tout. Et bien entendu pas question que ce soit lui qui accélère. Il est vexé de devoir marcher, il s'est mis en mode diesel. Fait chier, je fonce.

Une voiture sort d'un parking. Le chauffeur hésite à comprendre que j'ai besoin d'infos. Encore un "monoglotte", mais il comprend Dolo, me montre la direction où l'on va, et sur sa main montre 2 km.... Ça alors, mais on n'a même pas vu qu'on passait Dolo, ni l'église, ni la gare... C'est pas possible que ce soit encore si loin. Ce bus a vraiment pris le chemin des écoliers.
- tu sais Laurent ce qui est bien, c'est qu'on va arriver direct à la voiture à la sortie de la ville.

On reprend notre avancée. ce coup-là, j'attends Laurent et on commence à trouver ça rigolo. En frôlant sa poche, il se souvient de Simone Ifone, toujours en mode avion.

Et si on lui demandait son avis ? À peine quelques instants de repérages.... Elle nous indique la direction opposée... Nous voilà bien. On fait quoi quand c'est la confusion totale ? D'abord on rigole... Moi, ça m'empêche de réfléchir. Laurent péremptoire décrète que Simone ne trahit pas et qu'elle sait toujours où il va. (Diantre, c'est qu'ils sont fort intimes ces deux-là)

Comme j'ai pas d'opinion, adjugé on fait demi-tour. Ce coup-là, on marche tous les deux d'un bon pas. Je pense que le contact avec Simone a vraiment fait plaisir à Laurent. J'ai remarqué qu'il la caresse souvent du bout des doigts et qu'elle s'illumine à chaque fois. Dois-je considérer ça  comme une saine délicatesse ?

Une bonne demie-heure et d'un coup le clocher de Dolo apparaît. Bien entendu, vu qu'on est du mauvais côté de la ville,  (on n'était pas encore arrivé à Dolo, ll restait 2 km à faire) on s'est aussi tapé toute la traversée pour rejoindre notre voiture à l'autre bout.

Laurent caresse gentiment Simone pour la remercier et je trouve ça vraiment bien.

Les machines sont plus fiables que les hommes. 
Ce n'est plus le temps de "à qui se fier" mais celui du "à quoi se fier".  Dommage quand même !